Suez et GDF affichent un strict équilibre des pouvoirs

L'organigramme du nouvel ensemble a été présenté hier.

GAZ DE FRANCE et Suez ont franchi hier une étape cruciale sur le chemin de leur rapprochement. Jean-François Cirelli et Gérard Mestrallet, les PDG des deux groupes, ont présenté officiellement l'organigramme du nouvel ensemble. Une annonce d'autant plus attendue qu'elle a fait l'objet de nombreuses spéculations au cours des dernières semaines.

Comme prévu, Gérard Mestrallet sera le président-directeur général du futur groupe. De son côté, Jean-François Cirelli sera vice-président, directeur général délégué. Un titre à rallonge qui montre bien l'attachement de Jean-François Cirelli à la notion de tandem à la tête du mastodonte de l'énergie et l'environnement.

Comme prévu également, les deux hommes seront secondés par quatre directeurs généraux adjoints, Yves Colliou et Jean-Marie Dauger pour GDF, Gérard Lamarche et Jean-Pierre Hansen pour Suez.

Sur le terrain, le groupe Suez-GDF sera décliné en six branches opérationnelles. Henri Ducré, qui dirige actuellement la filiale de distribution commune à EDF et GDF, sera en charge de la division Énergie France, qui regroupe toutes les activités de Suez et GDF dans l'électricité et le gaz dans l'Hexagone. La branche Énergie Europe & International est du ressort de Jean-Pierre Hansen et Dirk Beeuwsaert. Jean-Marie Dauger sera responsable pour sa part de Global Gaz et GNL (gaz naturel liquéfié), tandis que les infrastructures relèveront d'Yves Colliou. Jean-Louis Chaussade et Jérôme Tolot conserveront leurs attributions actuelles, à la tête respectivement de l'environnement et des services énergétiques. Gérard Mestrallet a profité de cette présentation pour répéter une énième fois que la division eau et propreté « faisait partie intégrante du groupe et du projet de fusion ».

Parité au forceps

Le découpage des activités a été fait selon Gérard Mestrallet « dans un esprit d'équilibre au service de l'efficacité et de l'action ». Tout cela ne s'est pas fait sans heurts. « Le choix des hommes est toujours le plus difficile et le plus crucial », a commenté Jean-François Cirelli. Patrick Buffet en sait quelque chose, le délégué général de Suez n'a pas trouvé de poste à sa mesure dans le nouvel ensemble. Victime du principe de la stricte parité entre les deux groupes, il quittera donc ses fonctions à la fin de l'année. Ce qui n'empêche pas que dans l'organisation fonctionnelle (audit, finances, ressources humaines...), cette parité n'est pas tout à fait respectée puisque sur les onze dirigeants nommés, six sont issus de Gaz de France. « La vérité de l'équilibre des pouvoirs se révélera dans quelques mois », prédisait hier un fin connaisseur du dossier, laissant entendre que des aménagements se produiront à l'usage.

Les deux présidents ont encore indiqué que les synergies attendues de leur mariage tourneraient autour du milliard d'euros par an malgré les concessions plus importantes que prévues faites à la Commission européenne. À cet égard, Gérard Mestrallet se montre confiant quant à l'approbation par Bruxelles du projet de fusion. Le verdict étant attendu d'ici une quinzaine de jours.

Pour le reste, les marchés sont restés sur leur faim : Jean-François Cirelli et Gérard Mestrallet n'ont rien voulu dire des négociations en cours sur la parité financière, ni sur le nom du nouvel ensemble. « Chaque chose en son temps », a simplement souligné l'actuel président de Suez. Tandis que Jean-François Cirelli a indiqué en souriant qu'« il n'y en avait plus pour longtemps à attendre ». Les actionnaires devraient recevoir les résolutions débattues lors des assemblées générales d'ici à deux semaines. En attendant, Suez a publié hier un excellent chiffre d'affaires sur neuf mois, à hauteur de 32,4 milliards d'euros, en progression de 12,5 %.

Source: Le Figaro

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