Alstom Power intéressé par le nucléaire civil indien

Le groupe inaugure un centre antipollution à Calcutta.

AVEC une démographie galopante et l'ambition affichée de devenir la deuxième puissance économique mondiale, l'Inde a un cruel besoin d'énergie. Un défi de taille pour Delhi, qui entend maintenir une croissance de 7,5 % à 8 % par an sur la prochaine décennie. Une aubaine, aussi, pour les géants internationaux du secteur. Dont Alstom. « L'Inde est un passage obligé. L'Asie représente 60 % des commandes d'énergie du monde. L'Inde à elle seule représente au moins la moitié de cette demande », confie Philippe Joubert, président d'Alstom Power et vice-président du groupe, de passage à Delhi.

Il a inauguré le 27 octobre un centre antipollution à Calcutta avant de se rendre à Baroda (Gujarat), où a été lancé le dernier projet hydroélectrique d'Alstom.

Centrales au charbon

« Le charbon revient à la mode, mais pose des problèmes écologiques, souligne Philippe Joubert. Mais même si 45 % à 50 % de l'énergie indienne proviennent du charbon, ce n'est pas si énorme que cela. » Soulignant que 40 % de l'énergie dans le monde sont en fait générés par la houille noire. Le tout, c'est de « nettoyer ». Un créneau que la firme française exploite à fond en Inde.

Concurrent de Bharat Heavy Electricals Ltd (BHEL), le géant indien de l'énergie, sur nombre de projets, Alstom Power s'est associé avec lui dans le secteur thermique. En octobre 2005, les deux groupes ont signé un accord pour développer des centrales au charbon de 800 mégawatts, un partenariat prévoyant un transfert de technologie.

Le fleuron d'Alstom Power en Inde relève du domaine hydraulique. Il s'agit du projet de centrale hydroélectrique de 2 000 mégawatts de Subansiri, dans l'Assam et l'Arunachal Pradesh.

Philippe Joubert balaie d'un revers de la main les arguments selon lesquels l'Inde n'est pas un marché facile. Il est vrai qu'Alstom y est arrivé dès 1910, bien avant l'indépendance du pays en 1947. « C'est une très longue tradition, dit-il. Toutes nos ressources humaines sont là ». Aujourd'hui, le groupe emploie en Inde quelque 3 000 personnes, essentiellement des Indiens. L'essentiel est de trouver les bons partenaires. Et de faire confiance. « En termes de propriété intellectuelle, par exemple, nous n'avons aucun souci dans ce pays, affirme-t-il. Nous collaborons en toute quiétude avec Infosys, une firme de consultants leader des technologies de l'information pour la recherche et le développement. »

Enfin, Alstom Power entend bien ne pas laisser passer le train du nucléaire. Delhi mène des négociations avec Washington, qui devraient lui permettre de développer son programme nucléaire civil. La firme tricolore fournit déjà des turbines à vapeur à Delhi. Le marché pourrait devenir encore plus porteur.

Source: Le Figaro

No comments: