La célèbre Toyota Prius est à la peine aux États-Unis

« NOUS AVONS un peu vécu sur un nuage... » Patron de Toyota aux États-Unis, Jim Press en convient : désormais pour écouler les stocks de la plus populaire des voitures hybrides, la Prius, il devra faire des promotions, proposer des crédits à taux zéro. Une vraie révolution pour le constructeur japonais qui, jusqu'ici confronté à une production limitée, contingentait ces voitures dotées de deux moteurs, l'un thermique et l'autre électrique.

Réputée écologique avec ses faibles émissions de C02 (104 g), la Prius est devenue un phénomène aux États-Unis. Depuis 2000, quelque 341 000 exemplaires ont été vendus en Amérique du Nord, où 1 % des berlines neuves sont des hybrides.

Mais les temps ont changé. En 2006, pour la première fois, les ventes se sont tassées aux États-Unis avec 106 971 voitures vendues (- 0,5 %). Dans le même temps, les ventes d'hybrides, toutes marques confondues, y ont progressé de 22 %, à 251 000 unités. Le contraste est saisissant. En 2005, les ventes avaient même été multipliées par deux par rapport à l'année précédente. On se souvient que quatre ans plus tôt, Toyota n'en avait vendu que 9 500. L'intérêt pour la Prius a faibli. Le modèle pionnier aurait-il vieilli ? « La concurrence s'est accrue, de nouveaux modèles sont apparus sur le marché, chez Lexus et même chez Toyota qui présente un nouvel hybride avec la Camry. Et puis nous étions arrivés au maximum de nos capacités », indique le groupe japonais, qui souligne la croissance continue des ventes de ce modèle en Europe.

Plus de véhicules propres
Quoi qu'il en soit, Toyota, qui entend vendre un million d'hybrides peu après 2010, ne s'inquiète pas de cette contre-performance outre-Atlantique. Le groupe vient même de décider d'accroître la production de la Prius. Elle passera de 180 000 unités en 2006 à 280 000 cette année. « Nous voulons en faire un véhicule pour le grand public, et cela demande aussi des initiatives de marketing », souligne Jim Press qui ne se veut pas trop inquiet.

Mais le coup de froid de 2006 pourrait n'être finalement que passager. Les statistiques de janvier ont démontré une hausse des ventes de 4 %. Les opérations commerciales devraient soutenir ce redémarrage, ainsi que la mobilisation des concurrents. Toyota a joué les pionniers. Il était acquis que le constructeur ne s'arrogerait pas éternellement la quasi-totalité des ventes de ce type de véhicule. Les Américains ne boudent pas le moteur propre. Ils ont le choix des modèles et ne s'en privent pas.
Source: Le Figaro

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