Gaz de France défend son rapprochement avec Suez



Le gazier tricolore a enregistré des résultats records en 2006 et souhaite mener à son terme son projet de fusion.

OÙ en sera Gaz de France dans quelques mois ? Toujours seul, fusionné avec Suez, ou bien allié à un autre partenaire ? Pour Jean-François Cirelli, le président de GDF, les choses sont claires : le projet de rapprochement avec Suez, qui fait l'objet d'un interminable feuilleton (depuis février 2006), est le meilleur projet industriel qui soit pour l'entreprise. Il l'a dit et redit hier, à l'occasion de la présentation des résultats du groupe pour l'année 2006.

Jean-François Cirelli, même s'il s'est refusé à commenter les positions sur ce dossier des différents candidats à l'élection présidentielle, a cependant déclaré qu'il n'avait « pas pour projet » une alliance capitalistique avec un grand producteur de gaz. Or c'est le projet qu'avait esquissé Nicolas Sarkozy la semaine dernière, tandis que Patrick Devedjian, son conseiller politique, s'était montré encore plus explicite en évoquant la piste de l'algérien Sonatrach. Aux yeux de Jean-François Cirelli, les « relations fortes » qu'entretient GDF avec ses différents fournisseurs (Sonatrach mais aussi le russe Gazprom ou le néerlandais Gasunie) constituent déjà un modèle efficace. Par ailleurs, alors que se profile l'ouverture totale à la concurrence des marchés de l'énergie, Gaz de France veut se renforcer significativement dans l'électricité pour pouvoir proposer des offres duales.

Complète incertitude politique
Reste que le projet de fusion avec Suez, rendu impossible avant le 1er juillet prochain (après la décision du Conseil constitutionnel à la fin de l'année dernière), baigne toujours dans la plus complète incertitude politique. Hier, le président de Gaz de France a dit son souhait de voir rapidement adopter le décret de privatisation de GDF, « au cours des prochaines semaines », sous peine de voir le calendrier initial prendre du retard : pour le moment, les assemblées générales des deux groupes destinées à entériner le processus de fusion sont prévues fin juin. Par ailleurs, ce décret de privatisation constitue aussi un élément clé pour que GDF conclue les consultations avec les organisations représentantes du personnel.

En attendant, l'entreprise a publié hier les meilleurs résultats de son histoire, avec un résultat net en progression de 29 %, à hauteur de 2,3 milliards d'euros. La hausse des prix de l'énergie en Europe au cours des derniers mois a évidemment profité au groupe gazier, dont toutes les activités ont contribué aux résultats. Au passage, Jean-François Cirelli a glissé que l'hiver 2006-2007, le plus doux en France depuis cinquante ans, pèserait sur les résultats de l'exercice actuel.

Ce qui n'empêche pas les investissements lourds. GDF pourrait ainsi participer, en qualité d'actionnaire (selon des sources bulgares), au projet de gazoduc Nabucco, qui doit faire transiter vers l'Europe du gaz venu à la fois de l'Iran et de la Caspienne.


Source: Le Figaro

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