EDF Énergies Nouvelles confirme son décollage

La filiale à 50 % d'EDF poursuit sa croissance, confirmant la progression de l'éolien en France.


LES ÉNERGIES renouvelables n'alimentent pas seulement les discours des responsables politiques, elles peuvent aussi déboucher sur des performances opérationnelles significatives. À preuve, les bons résultats publiés hier par EDF Énergies Nouvelles (EDF EN), quelques jours après qu'un sommet européen a fixé de nouveaux objectifs à la production d'énergies propres.

EDF Énergies Nouvelles, filiale à 50 % d'EDF active sur quatre segments d'énergie renouvelable (éolien, hydraulique, biomasse, solaire), a dégagé en 2006 un résultat net en augmentation de 31,9 %, à 21,9 millions d'euros. « Nous poursuivons notre croissance conformément à notre plan stratégique pour atteindre 3 000 MW de capacité nette installée fin 2011 », a souligné hier Pâris Mouratoglou, le président du conseil d'administration d'EDF EN. À la fin de l'année dernière, la capacité de la société atteignait 1 037 MW, contre 830 un an auparavant. Pour le seul éolien, principale filière de production d'EDF EN, la capacité s'élevait à 813 MW.

Alors que la société a été introduite en Bourse à l'automne dernier, les investisseurs apprécient à leur juste valeur les nombreux projets de développement : l'action EDF EN a pris près de 30 %, à plus de 42 euros. Parmi ses initiatives les plus notables en 2006, la filiale d'EDF a inauguré un nouveau parc éolien en Grèce, représentant un investissement de 34 millions d'euros.

Diversification dans les biocarburants
Quant au début de l'année 2007, il est marqué par une extension vers les biocarburants : la signature d'un protocole d'accord a ainsi été annoncée hier avec Alcofinance, premier distributeur européen d'éthanol.

D'une manière générale, nul ne cherche aujourd'hui à contester ce vent fort qui souffle en faveur de l'éolien. Reste que, avec moins de 3 % de l'électricité produite en Europe, la filière éolienne reste extrêmement modeste. Quant à l'objectif fixé par les États membres - porter à 20 % la part des énergies renouvelables dans la consommation d'énergie d'ici à 2020 -, il apparaît très ambitieux. Jusqu'à présent, on mettait surtout en avant celui assigné par la directive européenne, à savoir 21 % d'électricité d'origine renouvelable à l'horizon 2010. Un objectif pour le coup totalement inatteignable, puisqu'il exigeait de construire quatre éoliennes par jour pour rattraper le retard.

En attendant, plus aucun grand énergéticien ne peut se permettre d'ignorer les énergies renouvelables, comme le montre la tentative d'Areva. Le groupe français, leader mondial du nucléaire, a annoncé voici quelques semaines le lancement d'une OPA amicale sur le fabricant d'éoliennes allemand REpower Systems, quatrième opérateur européen, dont il détient déjà 29,9 %. Mais, depuis, l'indien Suzlon a fait une contre-offre, largement supérieure. Reste maintenant à l'État de dire si oui ou non il autorise Areva à surenchérir. Les discussions sont actuellement en cours.
Source: Le Figaro

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